« L'Etat : la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » - Frédéric Bastiat

Présentation
Frédéric Bastiat (1801-1850) était un homme d'État et économiste français. Né à Bayonne en 1801, il a fait des études de droit, mais les a abandonnées à l'âge de 17 ans. Il a ensuite travaillé dans l'entreprise de son oncle avant de se consacrer à l'écriture politique et économique. Il devient un membre actif de la scène politique française, défendant le libre-échange et l’idée d’un gouvernement limité. Il meurt en 1850.
Son œuvre la plus célèbre, La Loi (1850), constitue une critique de la surrégulation et ce qu'il appelle la « perversion de la loi ». Pour Bastiat, la loi doit jouer un rôle minimal : elle doit protéger les droits naturels des individus (vie, liberté, propriété), et non servir d'outil pour redistribuer ou intervenir dans les affaires privées.
Bastiat était l'un des premiers à introduire le concept qu’on appelle aujourd'hui le coût d'opportunité. Dans son essai Ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas (1848), il soutient qu'un bon économiste doit prendre en compte non seulement les effets visibles et immédiats d'une décision économique, mais aussi les séries d’effets qu’on ne peut pas voir. Dans sa « parabole de la vitre cassée », il démontre que dépenser de l'argent pour réparer une vitre brisée n'est pas un gain économique, mais une perte, car cet argent aurait pu être utilisé ailleurs de manière plus productive.
Bastiat critiquait également les politiques protectionnistes, l'État-providence, l'interventionnisme et le colonialisme. Selon lui, ces pratiques étaient des formes de coercition imposées par l'État qui nuisaient à la liberté individuelle, à l'efficacité économique et plus largement à la prospérité des sociétés. Il insistait sur le fait que les individus et les nations devraient être libres d'échanger et de coopérer volontairement, sans l'entrave des États.
Bastiat sur l'Individu et la Communauté
« Il m'est tout à fait impossible de concevoir la Fraternité légalement forcée, sans que la Liberté soit légalement détruite, et la Justice légalement foulée aux pieds. »
Bastiat était un fervent défenseur de la liberté individuelle. Il considérait que l'État ne devait pas interférer dans la vie privée des citoyens. Selon lui, les relations sociales devraient être fondées sur la coopération volontaire et non sur une « fraternité forcée », terme qu'il utilisait pour dénoncer les politiques paternalistes imposées par l'État. Il soulignait que la vraie solidarité ne pouvait être qu'une solidarité volontaire, non une obligation imposée par la loi.
Bien qu'il fut contre l'ingérence de l'État, Bastiat reconnu que les individus avaient un devoir moral d'aider les moins privilégiés dans la société. Homme de foi, il mettait en avant l'importance de la générosité et de la charité envers autrui. Cependant, il insistait sur le fait que cette aide devait être volontaire, à travers des actions individuelles ou communautaires, et non par le biais de l'intervention de l'État.