« La liberté de l'individu doit être ainsi bornée : il ne doit pas se rendre nuisible aux autres.» - De La Liberté, John Stuart Mill

John Stuart Mill sur l’Individu et la Communauté
Selon John Stuart Mill (1806-1873), philosophe et économiste britannique, les relations entre les individus et les communautés doivent être fondées sur la liberté individuelle, l’utilitarisme, et le respect mutuel des droits de chacun. Dans ses œuvres principales, notamment De la liberté (1859) et L’utilitarisme (1863), Mill développe une vision où la recherche du bonheur individuel et collectif est au cœur des interactions sociales.
Pour Mill, la liberté est la condition essentielle du progrès humain. Il affirme que chaque individu doit être libre de penser, d’agir et de vivre comme il l’entend, tant que ses actions ne nuisent pas à autrui. Ce principe, souvent résumé par la maxime de "non-nuisance", est au fondement des relations sociales dans une société juste. La liberté d’expression, en particulier, est cruciale selon Mill, car elle permet à la vérité de s’épanouir et au débat public de progresser, même lorsque les idées exprimées semblent erronées ou impopulaires.
Mill souligne également l’importance de la diversité individuelle pour une société saine. Il considère que les relations sociales prospèrent lorsque les individus sont encouragés à développer leurs talents et à explorer différentes manières de vivre. Cette diversité enrichit la communauté et stimule le progrès intellectuel et moral.
Dans son approche utilitariste, Mill articule la quête individuelle de liberté avec l’objectif collectif de maximiser le bien-être général. Pour lui, une société est juste lorsqu’elle équilibre les droits de chacun et favorise le plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Cela implique parfois de restreindre certaines libertés individuelles pour prévenir des dommages significatifs à la communauté, mais ces restrictions doivent être limitées et proportionnées.
Cependant, Mill met en garde contre les dangers de la tyrannie de la majorité, une pression sociale où les opinions dominantes étouffent l’indépendance et l’originalité des minorités. Il insiste sur la nécessité de protéger les droits des individus contre les abus, qu’ils viennent de l’État ou de la société elle-même.
Enfin, Mill accorde une grande importance à l’éducation et à la participation politique. Il considère que les citoyens doivent être suffisamment éclairés pour comprendre leurs droits et responsabilités, et qu’un engagement actif dans la vie publique est essentiel pour garantir une société équilibrée où les libertés individuelles sont respectées.
Ainsi, selon Mill, les relations sociales s’organisent autour de la liberté, de la responsabilité individuelle, et de la recherche de l’utilité collective. Les individus doivent être libres de poursuivre leur propre bonheur tout en respectant les limites nécessaires pour protéger le bien commun. C’est cette vision équilibrée qui, selon lui, permet à une société de prospérer à la fois moralement et intellectuellement.